Marylise Lebranchu veut défendre les fonctionnaires « bec et ongles »

C’est lors d’une nouvelle réunion, aujourd’hui, avec les syndicats de fonctionnaires, que le ministère de la Fonction publique va présenter ses propositions en matière de rénovation des grilles indiciaires. Ces propositions ont été dévoilées par avance par le site Acteurs publics et par l’AFP : le gouvernement va proposer la transformation d’une partie des primes en points.
Il s’agit notamment, indique la note du ministère publiée par Acteurs publics, de « rééquilibrer la part des primes dans la rémunération globale des fonctionnaires ». Les primes, dès lors qu’elles sont versées « à la totalité ou la quasi-totalité des membres d’un corps ou d’un cadre d’emploi », seraient transformées en points : 4 points pour la catégorie C, 6 pour la catégorie B et 9 pour la catégorie A.
Par ailleurs, le projet du ministère vise à restructurer en profondeur les grilles pour « mieux tenir compte de la durée réelle de la carrière des agents » : pour la catégorie C en particulier, il est proposé « de réduire de 4 à 3 le nombre d’échelles ». L’indice plancher de la catégorie C serait augmenté de 2,2 %.
À l’orée de ce nouveau round de négociations, Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, dévoilait hier, dans une longue interview à la Gazette des communes, sa « feuille de route ». Si elle réaffirme que la réforme territoriale ne coûtera rien aux fonctionnaires territoriaux en termes de rémunération, elle souhaite s’attaquer « sans états d’âme »  au chantier du temps de travail. Elle ne juge « pas acceptable »  le fait qu’ici ou là, le nombre de jours de congés ait augmenté « exagérément »  – la ministre évoquant des collectivités qui accorderaient « dix jours du maire ». Mais la ministre tient à défendre globalement le travail des agents (« beaucoup travaillent plus que la norme » ), et se dit « profondément choquée »  d’entendre les fonctionnaires être traités de « feignants ». Les fonctionnaires, explique Marylise Lebranchu, sont des gens « chargés d’assurer notre sécurité, de veiller à notre santé, à notre mobilité… Je (les) défends bec et ongles ». La ministre, qui dit « ne plus supporter les jugements à l’emporte-pièce », demande aux entrepreneurs, notamment, de reconnaître le rôle de « l’action publique » : « Sans ramassage public des déchets, (…) sans les crèches, comment les entreprises tourneraient-elles ? » 
Dans cet entretien, Marylise Lebranchu confirme également sa volonté « d’encadrer le déroulement des carrières dans la fonction publique territoriale ». On y observe, note la ministre, « une accélération des carrières quasi généralisée, ce qui n’est pas le cas dans les autres versants de la fonction publique. Ce n’est pas non plus intéressant pour les agents, qui parviennent au maximum de leur carrière trop rapidement et n’ont ensuite plus de perspectives d’évolution. Ne vaut-il pas mieux améliorer les carrières et mettre fin à ce principe de la carrière minimale ? La question sera posée », conclut la ministre.

Lire l’interview de Marylise Lebranchu.
Consulter les propositions du ministère sur les grilles des agents.

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